Paris 2024 : la billetterie des Jeux paralympiques décolle, mais reste loin de l’objectif

« Vous avez aimé les Jeux olympiques, vous allez adorer les Jeux paralympiques ! » Les mots prononcés par Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) de Paris 2024, le 12 août, au lendemain de la cérémonie de clôture, sont enthousiastes. Ils cachent mal toutefois l’inquiétude qu’il faut y voir en creux : le Cojop arrivera-t-il à vendre les 2,8 millions de billets mis sur le marché pour le « match retour », tel que les Jeux paralympiques sont présentés par l’organisateur ?
A moins de deux semaines du coup d’envoi, la moitié des places ont trouvé preneurs, assure le triple champion olympique de canoë slalom, dont 400 000 depuis le début des Jeux olympiques, un volume porté par la ferveur populaire observée pendant la quinzaine.
Début août, Etienne Thobois, le directeur général de Paris 2024, évoquait un « frémissement » des ventes. Aujourd’hui, le Cojop assure que 25 000 billets se vendent chaque jour pour les épreuves paralympiques. « Et le rythme s’accélère », soutient Tony Estanguet, persuadé que les Parisiens qui ont quitté la capitale pendant les Jeux olympiques (JO) souhaiteront se rattraper.
Six des vingt-deux sports paralympiques au programme des Jeux sont déjà à guichets fermés. Comme l’escrime fauteuil et le para taekwondo sous la verrière du Grand Palais, le para cyclisme sur piste au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines), la para équitation au château de Versailles, etc. Il en va de même pour les finales de rugby fauteuil à l’Arena Champ-de-Mars, de basket fauteuil à l’Arena Bercy ou de cécifoot au pied de la tour Eiffel.
Les Jeux paralympiques ont tout pour séduire, font valoir les organisateurs : les mêmes sites de compétition que les JO (dans des lieux de carte postale de la capitale), des tarifs accessibles (la moitié des billets sont à moins de 25 euros) et des performances sportives.
Il reste 75 000 places à 15 euros et près de 300 000 à 25 euros, ainsi que des Pass famille et découverte (pour assister à plusieurs disciplines dans une même journée), met en avant le Cojop, notamment pour le para athlétisme au Stade de France ou la para natation à Paris La Défense Arena, théâtre des exploits de Léon Marchand.
« Les Jeux paralympiques sont probablement le seul grand événement sportif au monde où les billets sont si abordables », fait valoir Andrew Parsons, le président du Comité international paralympique, dans un entretien au Monde.
L’optimisme qui se lit aujourd’hui sur les visages n’a pas toujours été de mise. Jusqu’à il y a peu, même si Tony Estanguet et ses équipes faisaient valoir qu’à Londres, en 2012, 40 % des ventes pour les Jeux paralympiques avaient été enregistrées une fois l’édition olympique lancée, les ventes stagnaient.
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